Février est là, sécateur en main, vous vous apprêtez à tailler vos framboisiers et groseilliers. Mais est-ce vraiment le bon moment ? Une coupe mal placée ou trop précoce peut compromettre la récolte à venir. Certains arbustes fruitiers profitent d’une taille hivernale, d’autres la redoutent. Alors, faut-il intervenir maintenant ou attendre ? Découvrez les bonnes pratiques pour éviter les erreurs et garantir une production abondante cet été.
1. Taille en février : une bonne idée ou une erreur ?
La taille est essentielle pour assurer la bonne santé et la productivité des petits fruits. Elle permet d’aérer la ramure, de stimuler la formation de nouveaux rameaux et d’éliminer le bois mort ou malade. Une taille bien réalisée favorise une meilleure fructification et réduit les risques de maladies en limitant l’humidité stagnante au sein du feuillage.
Cependant, une taille mal réalisée ou faite au mauvais moment peut affaiblir les arbustes. Couper trop tôt expose les plaies à des températures encore basses, ce qui ralentit la cicatrisation et rend la plante plus vulnérable aux maladies. Une coupe trop tardive peut, quant à elle, compromettre la mise à fruit si l’on supprime involontairement les bourgeons à fleurs.
2. Quels arbustes tailler en hiver ?
Framboisiers : distinguer les variétés remontantes et non remontantes
Tous les framboisiers ne se taillent pas de la même manière. Les variétés non remontantes, qui fructifient une seule fois en été sur les rameaux de l’année précédente, doivent être taillées après la récolte, en supprimant les tiges ayant déjà donné des fruits. En février, on peut simplement éliminer les rameaux morts ou trop chétifs.
Les variétés remontantes, qui produisent deux fois par an, demandent une taille spécifique. En hiver, il est possible de couper entièrement les tiges à ras du sol pour une fructification unique en fin d’été, ou de ne couper que la partie supérieure des tiges ayant fructifié l’année précédente afin de conserver une récolte estivale.
Groseilliers et cassissiers : quand et comment intervenir ?
Le groseillier et le cassissier doivent être taillés en hiver, de préférence entre janvier et mars, hors période de gel. L’objectif est de rajeunir la plante en supprimant les branches âgées de plus de trois ans, qui produisent moins de fruits. On garde environ six à huit branches principales en éliminant celles qui sont trop faibles ou entrecroisées.
3. Quels arbustes éviter de tailler en février ?
Les espèces sensibles aux gelées tardives
Certains petits fruits, comme les myrtilliers, supportent mal une taille en plein hiver. Une coupe en février peut exposer les bourgeons à des températures trop basses, compromettant ainsi la future production. Mieux vaut attendre le début du printemps, lorsque le risque de gel est moindre.
Les petits fruits qui fructifient sur le bois de l’année précédente
Des arbustes comme le cassissier et certains groseilliers portent leurs fruits sur le bois formé l’année précédente. Une taille trop sévère en février risque d’éliminer les rameaux fertiles et de réduire drastiquement la récolte. Il est donc essentiel d’adopter une taille légère, ciblant uniquement le bois mort ou trop ancien.
4. Comment bien tailler pour favoriser la production ?
Outils indispensables et techniques de coupe
Une taille efficace repose sur l’utilisation d’outils adaptés : un sécateur bien aiguisé pour les branches fines, un ébrancheur pour les rameaux plus épais et une scie arboricole si nécessaire. Toujours désinfecter les lames avant et après usage pour éviter la propagation des maladies.
Lors de la coupe, privilégier une coupe nette et en biais, juste au-dessus d’un bourgeon tourné vers l’extérieur. Cela favorise la croissance d’un rameau bien orienté et évite un enchevêtrement de branches.
Éliminer le bois mort et aérer la ramure pour une meilleure fructification
Supprimer les branches mortes ou endommagées permet de renforcer la vigueur de l’arbuste. Une taille aérée limite également le développement des maladies cryptogamiques (oïdium, botrytis) en facilitant la circulation de l’air entre les rameaux.
5. Les erreurs courantes à éviter
Tailler trop tôt ou trop tard : quel impact ?
Une taille en plein hiver, notamment en période de gel, ralentit la cicatrisation et affaiblit l’arbuste. À l’inverse, une taille trop tardive, au printemps, peut empêcher la plante de cicatriser correctement avant la montée de sève et entraîner une diminution de la récolte.
Couper trop sévèrement : risque de perte de récolte
Tailler trop court ou enlever trop de branches réduit la capacité de l’arbuste à produire des fruits. Il est essentiel de conserver un bon équilibre entre renouvellement des rameaux et maintien d’une structure productive.
6. Que faire après la taille ?
Paillage, fertilisation et soins pour des arbustes en pleine forme
Après la taille, il est recommandé de pailler le pied des arbustes avec des matériaux organiques (feuilles mortes, compost, broyat) pour protéger les racines du froid et maintenir l’humidité du sol. Un apport de compost ou de fumier bien décomposé enrichit le sol en nutriments essentiels à la future floraison.
Anticiper la prochaine récolte avec un bon entretien
Surveiller l’apparition de maladies et de parasites permet d’agir rapidement en cas de problème. Un arrosage modéré au printemps, associé à une taille bien réalisée, garantit une floraison abondante et une production optimale de fruits dès l’été.